Mérule et assurance : quelle est la position des assureurs ?

 

La mérule représente un défi de taille dans le secteur de l’immobilier et de la construction. Ce champignon, bien que discret dans ses premiers stades de développement, peut causer des dommages structurels majeurs aux bâtiments, menaçant ainsi leur intégrité et la sécurité de leurs occupants. Mais entre mérule et assurance, quelle est la position des assureurs ? La question est facile à trancher : la mérule est exclue de tout contrat d’assurance et ne sera jamais prise en charge lorsqu’elle est la cause du sinistre.

 

Qu’est-ce que la mérule ? 

La mérule pleureuse est un champignon lignivore redouté dans le monde de la construction. Sa capacité à se nourrir de bois en fait un ennemi redoutable pour les structures en bois des bâtiments. Ce qui rend la mérule particulièrement insidieuse est sa nature discrète : elle prolifère souvent dans des zones inaccessibles ou cachées, telles que sous les plaques de plâtre, dans l’isolation, ou derrière les lambris.  

Repérer la mérule avant qu’elle ne se propage largement peut être complexe, mais certains indices peuvent trahir sa présence. Un plancher qui se déforme ou gondole, des murs qui s’effritent, prennent une couleur brune, ou encore l’apparition d’une poudre orange ou de mousse blanche sur les boiseries sont autant de signes avant-coureurs. On peut également observer des filaments blancs semblables à des toiles d’araignée sur les murs, et une forte odeur de champignon peut régner dans la pièce. 

La mérule peut se développer dans les bâtiments mal entretenus, qui ne répondent pas aux normes de construction ou qui sont sujets aux infiltrations d’eau (infiltration d’eau par le toit, problème de fondation, etc.). Elle prolifère particulièrement dans les milieux confinés, sans ventilation et en présence d’eau ou d’humidité.

 

Mérule et assurance : la position adoptée par les assureurs 

Les assurances adoptent une position ferme face à la mérule : elles refusent généralement toute prise en charge. Ce champignon n’est pas considéré comme un événement accidentel, mais plutôt comme la conséquence d’un défaut d’entretien. En France, on retrouve statistiquement sa présence dans des régions plus humides du pays comme la Normandie, les Hauts-de-France, ou la Bretagne.  

Dans ces zones et ailleurs, les compagnies d’assurance excluent le traitement de la mérule et les dommages qu’elle peut engendrer de leurs garanties. La logique derrière cette exclusion est que la prolifération du champignon est vue comme un manque d’entretien du logement. Les assureurs estiment que c’est à la charge du propriétaire (ou du syndic pour les parties communes) d’entretenir correctement son logement pour prévenir ce type de désagrément. 

 

Mérule et assurance : le cas du dégât des eaux 

Lorsqu’un dégât des eaux survient, l’expert mandaté peut détecter la présence de mérule et devra déterminer si elle est liée au sinistre ou si elle résulte d’une récurrence de problèmes d’humidité. En effet, la mérule peut mettre des mois ou des années à se développer, et est souvent associée à un défaut d’entretien. 

Dans les copropriétés, ce sont souvent les syndics qui sont en première ligne face à une infestation de mérule, en raison de sa capacité à se propager rapidement. Un protocole spécifique doit donc être suivi, qui inclut une déclaration en mairie, une communication lors de l’assemblée générale des copropriétaires, la sensibilisation de la copropriété, et la mise en œuvre de traitements coûteux qui peut être à la charge du propriétaire ou de la copropriété selon les cas, les endroits contaminés, et l’étendue de la présence du champignon. Lorsque l’infestation est détectée, il est crucial de tout démonter et de traiter intégralement la zone affectée, car la moindre parcelle de champignon restante peut entraîner une réinfestation.  

Pour éliminer la mérule, les tentatives de traitement individuelles, telles que le nettoyage avec de l’eau de Javel ou le grattage des champignons, sont non seulement inefficaces, mais aussi dangereuses, car elles peuvent favoriser la propagation du champignon et libérer des substances toxiques. En cas de suspicion de mérule, il est crucial de contacter un expert qui réalisera un diagnostic précis. En matière de traitement, un spécialiste procédera alors à une série de travaux, incluant l’assainissement et la déshumidification du logement, la suppression des matériaux infectés, et l’application de traitements fongicides spécifiques. Un travail qui peut rapidement se chiffrer à plusieurs dizaines de milliers d’euros selon l’étendue du sinistre. 

À noter que dans certains contrats, lorsque la mérule constitue une conséquence d’un sinistre – et donc qu’elle se développe suite à un dégât des eaux par exemple – elle peut être garantie au titre du dégât des eaux sous réserve que l’évènement revêt un caractère accidentel. Seront alors couverts les frais de remise en état des éléments endommagés ainsi que le diagnostic de la mérule réalisé par un expert. Le traitement même du champignon, lui, n’est pas pris en charge. 

La mérule représente un défi majeur pour les propriétaires et les syndics de copropriété, notamment en raison de la position stricte des assureurs qui refusent de couvrir les dommages ou les traitements liés à ce champignon. Cette situation soulève des questions importantes sur les mesures de prévention à adopter pour les syndics, afin de limiter les risques de prolifération de la mérule. Il est essentiel de sensibiliser les syndics, les propriétaires et les gestionnaires immobiliers à l’importance d’un entretien régulier et d’une vigilance accrue. Moins on entretient les habitations et les parties communes, plus le risque de mérule est élevé.

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